La fondation du HCB (1939-1947)
Jusqu’à peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale, le hockey sur glace ne jouait pas de rôle notable dans le Seeland. Ce sport a fait son entrée à Bienne quand Heinrich Plüss fonda en 1939 le Eishockey Club Biel, bien que dans les premiers temps on n’eût ni argent ni glace. Ces difficultés et des conflits internes amenèrent Plüss à fonder un club concurrent, le EHC Tornado Biel. Jusqu’en 1945, le EHC a traversé des moments difficiles et n’a surnagé que grâce à la vente d’une machine à écrire pour CHF 130.--. La fusion avec le EHC Tornado a été décidée après la fin de la guerre seulement, en 1947. Les problèmes d’infrastructure ont pourtant continué, car le HCB ne pouvait jouer ses matches «à la maison» que lorsque le lac était gelé. Pour une part importante, les rencontres dites à domicile étaient disputées dans l’Oberland bernois, parfois à raison de 3 matches par week-end, et les entraînements aussi se déroulaient le plus souvent à Berne.
Début de la marche en avant (1948-1970)
C’est au milieu des années 1950 qu’a commencé la progression régulière du HC Bienne, sous la responsabilité principale, pendant une longue période, du président légendaire Willy Gassmann, l’éditeur du Bieler Tagblatt. Le HCB a pu organiser ses rencontres à domicile sur diverses patinoires naturelles de la ville, d’abord aux Tilleuls, puis dès 1954 à la Champagne. À cette époque déjà, le hockey a suscité de l’enthousiasme à Bienne. On a souvent dénombré, pour les rencontres de 1re Ligue, des affluences de 3'000 à 7'000 personnes (chiffre sans doute record). Avec la construction de la patinoire artificielle au Längfeld en 1958, le club s’est doté d'une infrastructure requise nécessaire à des objectifs sportifs plus élevés. La promotion en Ligue nationale B a suivi en 1960, puis le HC Bienne a rapidement pu s’affirmer parmi les équipes de pointe de sa nouvelle catégorie. Plusieurs saisons ont été dirigées par des entraîneurs-joueurs, tels Bob Dennison, puis en 1964 le HCB engagea Ernst Wenger, premier coach du HCB qui n’était pas sur la glace. Le succès ne fut pas au rendez-vous, le président Willy Gassmann décida de continuer la route sans Wenger et on l’abandonna lors d’un déplacement sur une aire d’autoroute à Morat. Après un intermède d’un an en 1re Ligue, le HCB a fait un rapide retour en LNB et en tête du classement.
Vers la promotion en Ligue nationale A(1971-1975)
À cette époque déjà, la direction du club se demandait comment s’y prendre pour viser à long terme le chemin de la plus haute catégorie de jeu suisse. Pour le président du club Willy Gassmann, il était évident qu’on ne pouvait atteindre un tel but qu’avec un stade moderne et couvert. Après un scrutin serré, mais positif, pour la construction d’une nouvelle patinoire, le chantier a été ouvert en 1971. Pendant la période des travaux, le HC Bienne s’est déplacé à Lyss pour ses matches à la maison. Durant la saison 1974/75, une équipe très forte s’est affirmée en tête de la LNB et, en remportant une victoire de 7:3 contre Viège, a fêté sa première promotion en LNA. Dans le goupe des néo-promus évoluaient de nombreux joueurs de la région, tels Köbi Kölliker, Carlo Valenti, Pierre-Alain Flotiront, Francis Lardon et Georges Aeschlimann.
Les années glorieuses du HCB (1975-1983)
Sans tarder, le HCB a inauguré sa première saison dans la ligue supérieure en se hissant dans le haut du classement, menant même avec cinq points d’avance. Malheureusement, il a perdu le dernier match, à l’Ilfis de Langnau, sur le score de 3:6, manquant de peu le titre, terminant deuxième de justesse. La fièvre du hockey avait gagné le Seeland. Il y a eu un fameux match contre le CP Berne disputé devant 9'411 spectateurs entassés dans le Stade de Glace. Pour la saison suivante, un jeune joueur vint à Bienne: un dénommé Olivier Anken, future légende, qui allait mettre une empreinte décisive sur le club pendant deux décennies. Il a bouclé sa première saison au HCB à la troisième place.
Durant sa troisième saison en LNA, le HC Bienne a aussi fait la course dans le peloton de tête du hockey suisse. Emmenés par une ligne de feu, celle des La-Li-Lo (Steve Latinovich, Bob Lindberg et Urs Lott), les Seelandais ont aligné les victoires, souvent sur des scores fleuve (11:1 et 12:1 contre le HC Sierre, 10:2 et 17:3 face au HC Ambri-Piotta). Quand les deux rivaux du CP Berne et du HCB se sont affrontés à trois rondes de la fin et que les Bernois menaient 7:5, le trophée de champion semblait hors de portée des joueurs du coach Frantisek Vanek. Pourtant, à l’issue d’un final dramatique avec deux buts biennois marqués dans la dernière minute, le HCB a inscrit un point, puis a remporté deux victoires contre Langnau et Kloten pour clore le championnat, s’emparant ainsi du titre de champion, le premier de l’histoire du club. En récompense, le président Willy Gassmann a invité les joueurs deux semaines aux Bahamas.
Après un titre de vice-champion en 1979 et un quatrième rang en 1980, l’engagement de Richmond Gosselin et de Serge Martel a marqué un nouvel élan vers le sommet de la LNA. Dirigés par l’entraîneur Ed Reigle, les Seelandais se sont installés en tête et ont conquis le 17 février 1981 le titre de champion suisse pour la deuxième fois. Deux années plus tard a suivi le troisième triomphe, avec Kent Ruhnke à la bande et Daniel Poulin comme premier défenseur étranger dans les rangs biennois. En ce temps-là, les Biennois étaient soutenus de supporters fidèles qui les accompagnaient aussi à l’extérieur. Des trains spéciaux étaient affrétés pour les déplacements à Davos et à Arosa, vers Ambri-Piotta, douze autocars venaient de Bienne, et nombre de voitures privées. Le 1er mars 1983, le capitaine Urs Bärtschi a levé le trophée et commencé de grandes festivités dans le Seeland.
Le HCB s’installe dans la partie supérieure du classement de LNA (1984-1990)
Dans les années suivantes aussi, le contingent du HCB a compté des joueurs de légende: Normand Dupont, qui mène toujours nettement le classement éternel des compteurs du HC Bienne avec plus de 520 points en 250 matches environ, Willy Kohler, qui a porté le maillot biennois pendant 10 saisons, Marc Leuenberger, Gilles Dubois, Beat Cattaruzza, tous ont marqué le club seelandais. Sportivement, après huit saisons très réussies en LNA, le succès n’a plus été le même par la suite, même si de 1984 à 1989 on a pu se classer aux solides 5e et 6e rangs. En 1989, le HCB a accédé (pour la première fois) aux play-off, qui avaient été introduits en 1985/86, mais a perdu la série face au CP Berne.
Dans la saison suivante, les Biennois, qui s’étaient habilement renforcés avec Köbi Kölliker le revenant, Gaëtan Boucher et Gaston Gingras, ont même mené au classement à certains moments pour terminer la saison régulière au 3e rang. En play-off, le HCB a pu emporter 2:0 le quart de finale face au EV Zoug au meilleur des trois matches, et gagner la première manche de demi-finale à l’Allmend bernois contre l’éternel rival le CP Berne. Mais les gars de la capitale ont retourné la série à leur avantage.
Olivier Anken: un acte héroïque pour prendre congé (1991-1994)
Dans les années 1990, la situation du HC Bienne est devenue toujours plus inconfortable. Après le troisième rang de 1990, les attentes avaient à nouveau augmenté, mais elles furent déçues, ce qui entraîna plusieurs changements d’entraîneur. Il y eut bien encore trois participations aux play-off de 1991 à 1993, mais jamais le HCB n’a eu l’ombre d’une chance en quart de finale contre Lugano, Fribourg et Kloten. En 1993/94, on a raté les play-off, les revers n’en finissaient pas. Après une amère défaite à Zoug, le président d’alors Ueli Roth et l’entraîneur Köbi Kölliker ont obligé l’équipe à courir derrière l’autocar jusqu’à l’entrée de l’autoroute. Arrivés à Bienne, les hommes ont eu droit après minuit à un entraînement punitif, qu’il a fallu interrompre quand des voisins se sont plaints du bruit. Dans le duel contre la relégation face au HC Olten, on a frôlé le naufrage. Dans son dernier match, Olivier Anken s’est fait l’auteur d’une parade magique au dernier pénalty assurant la victoire du HCB par 4:3 après les tirs au but. Il avait joué 628 parties en LNA et concluait sa carrière par un acte héroïque. En hommage à ce joueur d’exception, le numéro 30 d’Anken a été immortalisé, suspendu sous le toit de la Tissot Arena.
Des problèmes de finances mènent à la relégation en LNB (1995-2003)
Un an après le départ d’Anken, le HCB a été relégué de ligue A en LNB. Des problèmes financiers avaient eu pour conséquence que le HCB n’a plus tenu la route sur le plan sportif et s’est retrouvé lanterne rouge. Malgré l’engagement de jeunes talentueux, tels Michel Riesen qui a fait ses débuts en LNA à l’âge de 15 ans, de Martin Steinegger et du hockeyeur NHL de légende Chris Chelios, qui a joué quelques matches à Bienne lors du premier lockout, le duel promotion-relégation contre Rapperswil-Jona s’est terminé par la relégation de Bienne sur sa propre glace. Le club laissait une montagne de dettes de 4,5 millions de francs, qu’il a fallu rembourser ou faire «disparaître» durant les années suivantes. Un pas important dans cet assainissement a été la fondation d’une société par actions le 29 mars 1998. Le HC Bienne s’est trouvé le 1er juillet 1999 tiré d’affaire, exempt de dettes, et depuis cette date il a pu de nouveau regarder vers l’avenir en oubliant le passé. Les premières années de LNB ont été moyennes, vu les finances limitées, bien qu’on ait réussi à disputer la finale de LNB contre Langnau en 1998 et en 2001. Les moments difficiles n’ont pas empêché que nombre de joueurs ont conquis le cœur des supporters: Shawn Heaphy, Paul Gagné, Claude Vilgrain, Gino Cavallini ou Kevin Schläpfer, arrivé au HCB en 2000, comptaient parmi les sportifs favoris du Seeland.
Le HCB domine en LNB, et décroche enfin la promotion au quatrième essai (2004 à 2008).
Sous la direction du Biennois Charly Oppliger, le HCB s’est imposé en finale de play-off de LNB pour la première fois en 2003/04. Dans le match décisif contre le HC Sierre, Kevin Schläpfer a marqué le but de la victoire en prolongation. En qualification pour la ligue, le HCB a échoué contre Lausanne. Ce titre de champion LNB a pourtant ouvert la voie, et Bienne a pu indiquer clairement le retour en LNA comme son objectif concret à long terme. Durant la saison qui a suivi, avec une grève en NHL, Ben Clymer et Tyler Wright venus d’Amérique ont évolué avec les Biennois, mais la saison s’est terminée en demi-finale contre Sierre. L’année suivante, cette même équipe du HC Sierre a de nouveau été l’adversaire de la finale LNB 2006, que le HCB s’est adjugée en remportant le dernier match 10:0 avec des réussites de Bélanger, Tuomainen, Perrin, Joggi und Tschantré. En barrage, le HCB a vendu cher sa peau face à Fribourg-Gottéron, perdant la série 2:4. En 2007, le troisième titre de champion LNB en quatre ans n’a pas été plus utile: Alexandre Tremblay avait marqué le but gagnant en prolongation à Viège pour le titre, mais on a manqué la promotion contre les SCL Tigers en qualification pour la ligue.
Le 8 avril 2008: cette date restera longtemps marquée dans les cœurs des fans du HCB. Après 13 saisons de LNB, le groupe dirigé par Heinz Ehlers a arraché la promotion, enfin, le retour en LNA. Dans les séries de play-off, Olten, Ajoie et La Chaux-de-Fonds ont été successivement battus, puis dans le barrage promotion-relégation, le HC Bienne a emporté la série contre le HC Bâle par 4 matches à 0. On garde en mémoire les matches «à domicile» disputés à Bâle, car la St. Jakob-Arena abritait une majorité de supporters biennois venus en train, dans plus de 20 autocars et en voitures privées. Dans l’euphorie de la promotion, le «Ici c’est Bienne» y a résonné et dans tout le pays, et les médias nationaux, après une longue période de silence, ont à nouveau parlé du club ambitieux du Seeland. La promotion a été dûment fêtée avec à la clef une nuit libre et un feu d’artifice sur la Place Guisan.
Le HCB prend ses marques en LNA
La première saison a été difficile, elle a pris fin avec une victoire en barrage promotion/relégation contre Lausanne. Ensuite, dans la deuxième saison, le HCB a été plus convaincant et s’est classé au 9e rang. Malheureusement, le HCB a perdu les deux séries de play-out comme l’année précédente et s’est retrouvé en qualification pour la ligue, encore contre Lausanne. Le scénario de la saison d’avant s’est répété, car Kevin Schläpfer a pris au vol la charge d’entraîneur principal et a pu éviter la relégation au dernier moment. Dans le 7e match, à quelques minutes du terme, Kevin Lötscher a marqué le but décisif qui sauvait les Seelandais.
Pour la saison suivante, Kevin Schläpfer a été d’entrée de jeu nommé entraîneur, et il a atteint le 9e rang au terme de la qualification. Grâce à une victoire dans la première série de play-out contre le HC Ambri-Piotta, la saison du HCB a pris fin à la mi-mars, la première fois aussi tôt depuis 2005. Sportivement, la saison 2011/12 a été encore meilleure, puisque le HCB a arraché à Servette-Genève un 8e rang âprement disputé, synonyme du dernier ticket de play-off. En quart de finale de série éliminatoire, le HCB n’a remporté qu’une victoire contre le EV Zoug. Deux leaders de l’équipe, les personnalités Martin Steinegger et Sébastien Bordeleau, ont mis fin à leurs carrières après le dernier match disputé en Suisse centrale.
Les supporters ont marqué d’une pierre blanche la saison suivante, 2012/13. Reto Berra était une assurance sûre au but depuis plusieurs saisons, Jacob Micflikier, Marc-Antoine Pouliot, Mathieu Tschantré, Emanuel Peter et toute l’équipe se sont surpassés et ont disputé une saison très forte dans le sillage de deux joueurs du plus haut niveau. La troisième grève de l’histoire de la NHL a permis d’engager deux des stars de NHL les plus douées, Tyler Seguin et Patrick Kane, qui ont plus que répondu aux attentes élevées du public. Les deux Nord-Américains ont produit avec toute l’équipe biennoise un jeu très convaincant et offert des heures magiques au hockey suisse. En particulier, la victoire du 2 novembre 2012 contre Genève, par 7:2, ne s’effacera pas si tôt des mémoires: cela a été, de l’avis des supporters, le meilleur match biennois de tous les temps. Il faut citer aussi les débuts de Nikolaj Ehlers, le futur drafté de NHL en premier tour, qui avait passé plusieurs années en division junior de Bienne. Après la fin du lockout, le HC Bienne a pu se maintenir au-dessus de la barre grâce à des renforts bien choisis et atteindre les play-off pour la deuxième fois de suite. Après une série mémorable, le HCB a dû baisser pavillon dans le septième match seulement contre le HC Fribourg-Gottéron.
Les adieux au Stade de Glace et l’emménagement dans la Tissot Arena (2014-2017)
Après deux années réussies, la saison qui a suivi le départ de Reto Berra et d’autres joueurs importants a été difficile, et elle s’est terminée avec l’épreuve de la qualification pour la ligue. Bienne a finalement pu emporter la série contre le HC Viège par 4 parties à 1. La saison 2014/15 a été marquée par les adieux de l’ancien Stade de Glace. Dans une ambiance très intense le HCB, s’est qualifié pour les play-off pour la troisième fois en quatre ans; il a disputé la fameuse série «Hollywood» en contestant aux ZSC Lions l’accès en demi-finale. Emmenés par Ahren Spylo, Simon Rytz et Pär Arlbrandt, les Seelandais ont arraché à nouveau la belle du 7e match, qu’ils ont malheureusement nettement perdue. L’emménagement dans la Tissot Arena pour 2015/16 a été l’étape la plus importante depuis le retour en LNA. Malgré un bon début de saison, l’équipe de Kevin Schläpfer s’est retrouvée dans une crise et n’a finalement été dispensée de la série de qualification pour la ligue que parce que le HC Ajoie, champion de LNB, y avait renoncé. On a réagi à cette saison ratée sur le marché des transferts. Avec Jonas Hiller, le HCB a engagé, directement de NHL, le gardien suisse le plus renommé, et les cinq joueurs étrangers alignés pendant la saison se sont aussi montrés convaincants. Après un net fléchissement qui a rappelé la saison précédente, le Conseil d’administration a tiré la sonnette d’alarme et a démis Kevin Schläpfer de ses fonctions d’entraîneur principal du HCB. Son successeur Mike McNamara a su relever l’équipe, qui a affiché une solidité impressionnante à domicile dans la Tissot Arena, et la mener jusqu’aux play-off, où on a dû baisser pavillon contre le CP Berne, gagnant de la saison régulière. Cette fois enfin, le HCB était véritablement bien arrivé dans la Tissot Arena.
Dans la saison suivante également le HCB s’est montré conquérant sur sa propre patinoire. Des 25 rencontres à domicile de la qualification, Bienne en a remporté 17 et a terminé la saison régulière au 3e rang. Pourtant, la situation à l’automne ne laissait pas présager un tel succès: un très prometteur début de saison avait fait place à une série de prestations insuffisantes, et Mike McNamara avait dû céder sa place derrière le banc. Sous l’égide du directeur sportif Martin Steinegger, puis du Finnois Antti Törmänen nouvellement engagé, les Seelandais ont pu renverser la vapeur dès décembre, ensuite jusqu’à la fin de la qualification ils ont été l’équipe la plus en réussite de la National League. En play-off, le HCB a affronté en quart de finale le HC Davos, et il l’a emporté sur les Grisons par 4 victoires à 2. En demi-finale, les Biennois ont longtemps eu le dessus sur le HC Lugano, mais finalement ils ont dû s’avouer vaincus par les Tessinois.
Le début de la quatrième saison dans la Tissot Arena a bien réussi, comme on le désirait. Le HCB a pu dès septembre se nommer leader du classement, car il dominait la ligue avec beaucoup de vitesse et de créativité dans le jeu. Jusqu'à mi-novembre, on a enregistré 12 victoires sur 18 matches. Par la suite, l'équipe de Törmänen a connu une courbe de prestations plus fluctuante. Victoires et défaites ont souvent alterné, si bien qu'on a terminé la qualification au quatrième rang. En playoff, on a affronté Ambri-Piotta classé cinquième. Dans une série d'un hockey très disputé, le HCB l'a emporté avec 4 victoires à 1 et a obtenu la qualification en demi-finale pour la deuxième fois de suite. La série dramatique contre le rival cantonal de Berne est allée jusqu'au septième match, mais le HCB a baissé pavillon dans cette partie décisive et a été éliminé. Au mois de mai, avec Janis Moser pour la Suisse et Toni Rajala pour la Finlande, deux Biennois ont pris part au CM en Slovaquie. Rajala et son équipe ont même été couronnés Champions du Monde. La quatrième place finale en championnat a valu au HCB une première participation à la Champions Hockey League.
L'ère Antti Törmänen
A la faveur d’une quatrième place lors du championnat 2018/19, le HC Bienne a eu l’honneur de disputer pour la première fois la Champions Hockey League. Une saison européenne qui a très bien débuté, puisque le HCB est sorti vainqueur de son groupe comprenant Tappara Tampere, Klagenfurt et Frisk Asker. Les huitièmes de finale se sont eux aussi bien déroulés, le HC Bienne l’emportant face à Augsburg grâce à une réussite en prolongations de Toni Rajala. En quarts de finale, c’est Frölunda Göteborg, le club recordman de titres en CHL qui s’est profilé face aux Biennois. Malheureusement, le tenant du titre suédois n’a pu être que presque battu. Lors d’un magnifique duel dans le Grand Nord, les Seelandais l’avaient emporté par 3-2, mais ils se sont ensuite inclinés à la Tissot Arena après les prolongations face à une équipe qui gagnera par la suite une nouvelle Champions Hockey League.
En championnat, le HCB a également réussi une belle entame puisque jusqu’à la moitié du tour qualificatif, il s’est classé second juste derrière Zurich. Puis la fatigue due aux matches européens s’est fait ressentir et les blessures se sont enchainées. Ce n’est qu’au prix d’un gros effort que l’équipe s’est ressaisie en fin de championnat. Les joueurs d’Antti Törmänen furent la seule équipe du canton de Berne à parvenir à se qualifier pour les play-off. Des séries finales qui, en raison de la pandémie du coronavirus, ont malheureusement dues être annulées. Par la même occasion, cela a signifié la fin de carrière de deux grandes figures du HC Bienne. Avec Jonas Hiller, c’est l’un des plus grands gardiens de l’histoire du hockey sur glace suisse qui prenait sa retraite après quatre saisons biennoises. Quant à Mathieu Tschantré, qui a lui carrément disputé toute sa carrière au HC Bienne, c’est avec les honneurs d’une splendide chorégraphie qu’il a été félicité et remercié par la Tribune Sud peu avant sa retraite.
Lors de la saison 2020/21, c’est Lars Leuenberger qui a repris l’équipe. Ceci en raison du cancer qui a touché un Antti Törmänen qui a dû se soumettre durant plusieurs mois à un chimiothérapie. Les Seelandais ont bouclé la saison régulière au 7e rang, ce qui signifiait qu’ils durent passer par les pré-play-off, une nouveauté introduite cette saison-là. Le HC Bienne s’est incliné en deux matches face à Rapperswil-Jona et a vu sa saison se terminer très tôt. A l’issue de celle-ci, il a été annoncé qu’Antti Törmänen était guéri et qu’il retrouverait son poste derrière la bande.
Avec Törmänen, le HC Bienne s’est une nouvelle fois qualifié directement pour les play-off en terminant sixième du tour de qualification de la saison 2021/22. En quarts de finale, les Biennois ont affronté un futur finaliste, les ZSC Lions. Après avoir mené 2-0, puis 3-2, les Seelandais se sont inclinés – comme trois ans plus tôt face à Berne – lors de la belle. Un doublé de Denis Hollenstein a douché les espoirs biennois à l’issue d’une série passionnante. Une nouvelle fois, un septième match représentait la fin de parcours.
La malédiction du septième match (en 2013 face à Fribourg, 2015 face à Zurich, 2019 contre Berne et 2022 contre Zurich) n’a une nouvelle fois pas pu être brisée lors de la saison suivante. Le HCB a disputé un championnat exceptionnel et s’est approché de très près d’un quatrième titre national. Après une saison régulière extraordinaire, conclue au deuxième rang avec le même nombre de points que le vainqueur Genève-Servette, place fut faite au derby bernois en quarts de finale. Face au CP Berne, les Biennois menèrent d’abord par 2-0, avant de voir revenir leurs adversaires à 2-2. Après une nouvelle victoire à Bienne, les « rouge et jaune » avaient la possibilité de se qualifier à Berne. Mais les supporters ont tremblé jusqu’au bout et ont dû attendre jusqu’à deux secondes du terme de la rencontre pour voir Mike Künzle pour pouvoir enfin exulter. Pour la première fois, le HCB parvenait à sortir le CP Berne d’une série de play-off. Après cette série, le club a communiqué qu’Antti Törmänen souffrait une nouvelle fois du cancer. Cette terrible nouvelle a insufflé encore plus de motivation au sein de l’équipe.
Le HC Bienne était en mission, ce qui fut démontré lors de la demi-finale face aux ZSC Lions. Après avoir été vaincus deux fois lors d’un septième match, les Biennois ont pris leur revanche en infligeant un sec et sonnant 4-0 aux Lions zurichois. Il s’agissait là de la première qualification de l’histoire du club pour une finale de play-off. En finale, le HCB a affronté le vainqueur du tour qualificatif, Genève-Servette. Alors que la finale ne faisait guère parler au bout du lac Léman, elle était sur toutes les lèvres dans le Seeland et le Jura bernois. Que ce soit dans les cafés, bars ou dans les médias, tout le monde parlait du HC Bienne avec euphorie. La personne désirant assister à la finale devait faire une très longue queue pour espérer obtenir un sésame. Toute la région a suivi les exploits biennois sous forme de public viewing dans les restaurants, cafés, bars, cinémas, buvettes sportives, dépôts de pompiers et, bien évidemment, à la Tissot Arena lors des matches à l’extérieur également. Le HC Bienne a vendu sa peau chèrement durant une série extrêmement serrée et passionnante, en remportant deux matches à domicile et un à l’extérieur. Finalement, c’est l’incroyable fraction étrangère venue du Nord de Genève-Servette qui a fait la différence, permettant aux Grenats de remporter la série en sept matches. Une saison inoubliable prenait ainsi fin pour le HC Bienne.